Le « nouveau narratif », l’expression répétée par le ministre congolais en charge de la Communication et des médias et Porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, lors de ses nombreuses sorties médiatiques en RDC comme à l’étranger, apparaît comme le leitmotiv de l’action publique de l’Exécutif de la République Démocratique du Congo.

Si la formule interpelle à bien des égards sur le plan politique, elle intéresse également le monde de la communication qui s’interroge non seulement sur le sens du « nouveau narratif »; donc sa teneur, sa pertinence dans le contexte politique et socio-économique du pays, pour être en phase avec la réalité, et sa perception, en l’état, par ses cibles au rang desquelles figure la population particulièrement active dans le débat politique.

En effet, la volonté des autorités d’accorder au dynamisme insufflé à l’action publique une nouvelle approche communicationnelle, pour susciter l’espoir et l’adhésion ne souffre d’aucune ambiguïté. Outre le fait de rappeller l’indissociabilité de l’action et de la communication, cette donne sous-tend de nombreuses questions :

Où se situe le « nouveau narratif » par rapport à la vision et l’action politique ? Il s’agit ici de préciser la teneur du « nouveau narratif », donc ses constituantes, et son accord avec la vision politique animant l’action publique et la cohérence des actions dont il fait la pédagogie.

Comment s’incarne-t-il dans l’action de communication ? Une partie de la réponse réside sans nul doute dans la montée au créneau du Ministre Patrick Muyaya, sur plusieurs plateformes interactives comme les réseaux sociaux (Twitter Space ndlr.), en plus de ses apparitions médiatiques sous différents formats orignaux; à l’instar des conférences de presse et des moments d’échanges avec les journalistes, en compagnie des représentants des ministères sectoriels et autres institutionnels.

Il convient de noter que ces actions illustrent l’impulsion donnée à la communication du gouvernement congolais. Demeure la question de la portée de ces initiatives, pour comprendre déjà leur effet auprès des cibles : le grand public, les médias, les politiques, les partenaires au développement etc.

Aussi, il conviendrait de s’interroger sur le risque d’inaudibilité du message. Ceci, en raison soit d’une saturation de la communication tout simplement, ou alors, d’un déphasage entre la cadence de la communication et le rythme de réalisation de l’action publique. En effet, plusieurs réactions aux communications de Patrick Muyaya font ressortir la nécessité de parler « concret. ».

La rédaction.