Cette initiative est née d’une volonté commune de quatre entités, à savoir The Africa Center, basé à New York, l’organisation pour le changement de discours Africa No Filter, Media Monitoring Africa et l’Université du Cap (UCT). 

L’indice mondial des médias mesurera la manière dont l’Afrique est couverte par les principaux médias internationaux (20 grandes plateformes médiatiques internationales afin d’analyser la manière dont elles racontent l’histoire de l’Afrique, quelles voix sont entendues, quels sujets sont prioritaires et comment ils sont couverts. L’index mondial des médias mettra également en évidence les meilleures pratiques en matière de reportage sur le continent.

D’après ses initiateurs, le projet s’appuiera sur une série de méthodes, notamment l’analyse de contenu, l’analyse institutionnelle et des entretiens avec des journalistes travaillant pour des médias internationaux. L’objectif est d’établir les thèmes dominants, les récits et les pratiques journalistiques qui façonnent l’image de l’Afrique.

Cet indice revêt une grande importance, car un tiers de tous les articles sur l’Afrique publiés dans les organes d’information du continent proviennent de services d’information étrangers. Il est souvent fait aux médias internationaux, le reproche de présenter le continent africain sous un angle dégradant (la maladie, la pauvreté, les conflits, la corruption et une mauvaise gestion des affaires publiques). 

Ainsi, la recherche sera dirigée par Herman Wasserman, professeur d’études médiatiques au Centre d’études cinématographiques et médiatiques de l’UCT, en collaboration avec les professeurs associés Tanja Bosch et Wallace Chuma ainsi que Dr. Meli Ncube, également de l’UCT, et William Bird de Media Monitoring Africa.  

Moky Makura, Directrice exécutive de Africa No Filter, a déclaré : « Très peu d’institutions sont aussi puissantes que les médias internationaux. En tant que créateurs de contenus pour des millions de personnes, les médias établissent les programmes d’élaboration des politiques, encadrent le débat politique et façonnent les perceptions du public international. L’indice mondial des médias s’inscrit dans le cadre de notre rôle de surveillance et vise à montrer ce qui est bien plutôt que mal dans les reportages sur l’Afrique. Il y a des progrès, et nous avons constaté que les organes d’information internationaux sont devenus plus réfléchis dans leur couverture, mais nous n’en sommes pas encore là, et nous espérons que cet indice permettra de mettre en lumière ceux qui font bien les choses ».   

Uzodinma Iweala, PDG de The Africa Center, a qualifié l’indice de nécessaire et d’opportun.  » Si nous voulons changer les récits sur le continent et sa diaspora afin qu’ils soient plus représentatifs et réfléchis, nous devons avoir une compréhension de base de ce que sont ces discours et où ils sont établis. Cet indice est un pas dans la bonne direction. Il contribuera à créer une nouvelle approche qualitative et quantitative pour comprendre comment les journalistes dépeignent l’Afrique et ses habitants, et savoir dans quelles zones les messages qu’ils partagent trouvent le plus d’écho dans le paysage médiatique international « .

Herman Wasserman a ajouté :  » L’objectif n’est pas de promouvoir  » un journalisme d’investigation » positif sans critique, mais plutôt de présenter un journalisme bien conçu, correctement enquêté, éthiquement sain et ayant un impact, qui prend le continent africain au sérieux dans toute sa diversité et sa complexité, qui donne aux citoyens africains les moyens de participer à la démocratie et à des conversations significatives sur le continent, et qui contribue à une meilleure compréhension des sociétés, de la politique et de la culture africaines dans un monde globalisé. »

La rédaction.