Oumar Seck Ndiaye est un spécialiste en communication pour le changement social et de comportement. Il a notamment travaillé sur les problématiques de participation, de gouvernance, de citoyenneté, et d’éducation aux médias. Depuis une vingtaine d’années, il parcourt l’Afrique, l’Amérique Latine, l’Europe et l’Asie pour partager son expérience. Oumar vient de publier son dernier essai “L’opinion publique, un mensonge médiatique et politique”, aux éditions l’Harmattan. Nous l’avons rencontré à Dakar autour d’un café, pour parler de cette belle actualité ainsi que de la communication et des médias sur le continent.

Monsieur Ndiaye, pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a poussé à écrire ce livre sur l’opinion publique et pourquoi vous considérez qu’elle est un « mensonge médiatique et politique » ?

L’idée d’écrire ce livre est partie d’une interrogation sur le concept d’opinion publique. J’ai pensé inviter les lecteurs à une réflexion critique sur cette formule que nous employons sans vraiment interroger le contenu que nous lui donnons. Ne serait-elle pas un mensonge médiatique et politique ? Cette question est le point départ de mon analyse. Cette opinion publique, quand elle est assimilée notamment à l’opinion sondagière, ou y puise sa substance, est l’objet de toutes les manipulations. Elle est plus une compilation de données statistiques, interprétables et manipulables à souhait, qu’une réalité sociologique reflétant une posture du public à un moment donné sur un sujet spécifique. Tout laisse croire qu’elle est un concept controuvé, pour ne pas dire une construction intellectuelle, plutôt qu’une réalité indubitable ? D’abord, la multitude de formes d’expression rend cette opinion difficile à identifier, d’autant plus qu’en Afrique, les médias qui prétendent la refléter et la relayer, traduisent surtout les phénomènes urbains. Ensuite, le processus d’affirmation d’une prise de position, ou l’expression publique de décisions sur les sujets d’intérêt commun n’est pas toujours transparent. 

Ce public assimilé à tort ou à raison à l’opinion publique serait l’émanation d’une réalité protéiforme construite par les hommes politiques et les acteurs des médias. Par ailleurs, y a-t-il une opinion publique ou des opinions publiques ? Or, quand ce public s’exprime, nous avons l’impression que les médias le transforme en une entité uniforme dotée d’une palette de sentiments et d’émotions ou même d’une âme. Nous entendons ou lisons, que le public s’exprime, s’émeut, s’indigne ou qu’il est en colère. Cette interprétation unilatérale, par les médias et les hommes politiques, de l’attitude supposée du public traduit une forme de manipulation, quand ils s’autoproclament la voix des sans voix. Pourtant, le public auquel fait référence les médias, se résume aux personnes des centres urbains ayant droit de cité, aux activistes ayant pignon sur rue, et aux personnages « fabriqués » où adoubés par les journalistes, qui s’expriment sur la place publique. Cette opinion publique, notamment sondagière, est une construction qui est le fruit de ces mensonges élaborés par les médias et les hommes politiques. Finalement, on pourrait se demander si ce ne sont pas des mensonges auxquels tout le monde consent, qui ont fini par se transformer en réalité politico-médiatique. 

Dans votre ouvrage, vous parlez de l’influence des médias sur l’opinion publique. Pourriez-vous nous donner des exemples concrets de la manière dont les médias peuvent manipuler ou biaiser l’opinion des citoyens ?

Arrêté dans la nuit du 26 au 27 octobre de l’année 2015, après une filature de cinq ans, un religieux Sénégalais, l’Imam Ndao a été dépeint comme un formateur de jihadistes, son école coranique comme une usine de fabrication de jeunes radicaux prêts à se faire exploser à l’image des jihadistes. Il fut décrit comme le mentor de jeunes proches de Boko Haram. L’objectif était de construire un discours sur la peur pour légitimer la répression en toute impunité, des voix dissidentes. Quelques années plus tard, l’iman sera reconnu innocent, et mourra d’une maladie mystérieuse. Les Sénégalais réaliseront finalement toute la supercherie orchestrée pour manipuler le public. 

Pour la plupart des Sénégalais, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) avait abusé de son pouvoir en fermant les médias comme Wal Fadjri et Sen TV qui informaient les populations sur les répressions policières en mars 2021, à la suite d’une affaire de mœurs impliquant le leader de l’opposition (Affaire Sweet Beauty). En coupant leurs signaux, l’objectif était de priver la majorité des Sénégalais d’images qui lui auraient permis de se faire une opinion sur l’ampleur du mécontentement des manifestants. Pendant ce temps, les organes favorables au pouvoir, produisaient des émissions qui pouvaient faire croire que le pays ne vivait rien de dramatique.

Par ailleurs, en 2012, la radiotélévision nationale (RTS) s’est illustrée dans la manipulation de l’opinion, en diffusant des images montrant que les eaux pluviales ont été correctement évacuées. Alors qu’au même moment, tout le monde constatait que Dakar était touché par des inondations ayant provoqué la mort de trois personnes. Mensonge grotesque, cette manipulation des images à des fins de propagande politique, avec l’instrumentalisation de la chaîne publique, a indigné les victimes et relancé le débat sur les nombreux scandales de détournement de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, par des hommes politiques.  

Vous avez travaillé pendant de nombreuses années sur les questions de communication pour le changement social et de comportement. Comment ces expériences ont-elles contribué à la formulation de votre vision de l’opinion publique telle qu’elle est présentée dans votre livre ?

Les populations, notamment rurales, sont exposées à des problèmes de chômage, d’éducation, de santé, de la reproduction, de participation à la vie publique qui interpellent particulièrement les gouvernants et leurs politiques publiques. Ces populations dans des conditions parfois précaires, qui s’expriment difficilement et rarement, sont-elles comptabilisées, dans ce que l’on appelle communément opinion publique. Tant de personnes s’expriment pourtant en leur nom, particulièrement les journalistes et les hommes politiques. Les organisations de la société civile, tout comme les acteurs non étatiques s’emploient, il est vrai, à prendre en charge certaines de ces questions spécifiques.

Cependant, il y a une dimension essentielle de la problématique d’ensemble qui jusque-là n’est pas souligné. Tant au niveau de l’approche, que de la mise en perspective d’un changement de paradigme, ou si l’on veut d’un changement social et de comportement. Les questions ainsi énumérées de manière non exhaustive sont posées sans les principaux concernés, et les solutions proposées sont formulées quoiqu’en leur faveur, mais sans eux. Il se pose la question fondamentale de l’expression de ces voix inaudibles sur les problèmes fondamentaux des sociétés en pleine mutation à l’ère du tout médiatique et du digital. Quelle place et quel rôle pour les populations loin des centres urbains, dans cet espace naguère confiné, par ceux qui définissent l’agenda politico-social sous le diktat ou la complicité des médias.

Que faut-il faire alors pour que ces acteurs loin de l’espace publique, au sens de Max Wéber, puissent prendre la parole avec pertinence, pour se faire écouter, et surtout se faire entendre, et quel canal idoine faut-il à cet effet ?  Ces acteurs veulent reprendre la parole, formuler elles-mêmes leurs attentes, que les médias et les hommes politiques prétendent porter en leur nom. Elles veulent rendre réelle l’opinion publique, en lui donnant des vrais contenus. 

Le titre de votre livre suggère que l’opinion publique est manipulée à la fois par les médias et par les acteurs politiques. Pouvez-vous expliquer comment ces deux groupes interagissent pour façonner l’opinion publique ? Ensuite, quelles sont les conséquences, selon vous, de la manipulation de l’opinion publique sur la démocratie et la gouvernance ?

Il faut d’abord reconnaître que les médias ne nous disent pas exactement ce qu’il faut penser. Toutefois, dans le traitement de l’information, ils nous disent quand même ce à quoi il faut penser. Ce faisant, en privilégiant une thématique ou une approche plutôt qu’une autre, les médias nous suggèrent insidieusement les sujets qui devraient retenir notre attention. Autrement dit, ils influencent nos critères d’appréciation de l’information, de jugement ou de décision (choix électoral notamment). Cette situation intéresse particulièrement les hommes politiques. Ces derniers sont conscients que les médias sont susceptibles de contribuer, auprès de certains citoyens, à transmettre une grille de décodage de la réalité sociale, et surtout à donner un sens positif ou négatif à leurs actions politiques. Aussi, font-ils une cour assidue aux journalistes pour assurer leur présence sur la scène médiatique. Cette scène qui les expose sur la place publique et les fait exister, ils ont besoin de le maîtriser par la corruption et la manipulation. À Dakar, il n’est pas rare de voir plusieurs organes de presse avoir les mêmes “une ”et reproduire le même article concernant un homme ou un fait politique.

La plupart des médias n’exécutent en réalité qu’une commande politique, comme de simples prestataires de services, pour faire exister leurs commanditaires. Certains hommes politiques franchissent souvent allègrement le pas, en s’appropriant cette scène. Ils investissent ainsi le champ médiatique, et deviennent eux-mêmes des promoteurs de médias. Les relations “incestueuses” issues de connivence d’intérêts entre acteurs médiatiques et politiques sont un danger pour la démocratie et la gouvernance. Ceux qui avaient pour mission d’éclairer « l’opinion publique », font tout pour manipuler les citoyens, et les détourner du débat public. Certains médias et les hommes politiques se servent d’artefacts pour faire passer des mensonges grotesques pour des vérités absolues. La vivacité présumée du jeu démocratique animé par ces acteurs se nourrit de mensonges qui travestissent la réalité. Cette démarche repose sur l’illusion d’un public dont la perception de l’information est altérée par deux concepts : l’opinion publique médiatique et l’opinion sondagière.

Vous avez parcouru l’Afrique, l’Amérique Latine, l’Europe et l’Asie pour partager votre expérience. Y a-t-il des différences significatives dans la façon dont les médias et la politique influencent l’opinion publique dans ces différentes régions du monde ?

Il n’y a pas vraiment de différences significatives. En 1940 déjà, Orson Welles mettait en scène la puissance des médias dans son film Citizen Kane. À travers Kane, il faisait référence au magnat de la presse américaine du XXe siècle William Randolph Hearst pour montrer son influence grâce aux médias. Et, ce pouvoir est infime si l’on regarde de nos jours la configuration des grands groupes mondiaux. 

Les médias sont des espaces d’influence et de pouvoir, comme l’illustre la campagne de désinformation des États-Unis qui a précédé la guerre du golfe pour diaboliser le régime de Saddam Hussein et justifié l’attaque qu’ils préparaient. Tout le monde se souvient du discours du général Colin Powell, ancien secrétaire d’État américain, prononcé aux Nations unies le 5 février 2003. Il affirmait que les États-Unis voulaient anéantir les armes de destruction massive en Irak, pour le bien de l’humanité. Il n’hésita pas à alléguer, détenir les preuves de ses allégations. L’histoire retient finalement que tout n’était que mensonge.

En Italie, M. Silvio Berlusconi, patron du principal groupe de communication transalpin, illustre le poids que les médias peuvent avoir dans la conquête du pouvoir. Ce puissant groupe, plus qu’un pouvoir médiatique, a été considéré comme un support de la mobilisation, sur lequel il s’est appuyé pour conquérir démocratiquement le pouvoir politique

Au Venezuela, une féroce campagne médiatique a pris pour cible le président Hugo Chavez pour le déstabiliser. De 1970 à 1973, le quotidien El Mercurio s’est attaqué au président chilien Salvador Allende, dirigeant d’un gouvernement démocratique et légitime. Il s’est ensuivi un coup d’État. Partout, les hommes politiques utilisent les médias pour accéder au pouvoir, en prétendant servir les électeurs ?

Dans votre livre précédent, « Requiem et Te Deum pour les médias », vous avez abordé des questions liées aux médias. Comment ce livre s’inscrit-il dans la continuité de votre réflexion sur les médias et leur rôle dans la société ?

Tout le monde reconnaît que les médias contribuent de manière considérable à informer les populations sur l’activité de leurs dirigeants et sur les événements qui jalonnent leur quotidien. On ne saurait passer sous silence l’importance de la fonction que les journalistes exercent, notamment dans les cultures contemporaines considérées comme démocratiques. Ils nous permettent de suivre le fonctionnement de nos institutions et nous renseignent sur l’actualité. Autant d’informations qui peuvent nous permettre de nous forger des opinions.

Cependant, les médias méritent-ils toute la reconnaissance que nous leur portons ? Contribuent-ils vraiment à l’enracinement de pratiques démocratiques ? Leurs propres pratiques sont-elles réellement démocratiques ? Ces médias ne nous cachent-ils pas beaucoup plus qu’ils ne nous montrent ?

Dans ce livre, j’invite le citoyen à prendre conscience que les médias lui donnent l’impression de porter sa voix, dans le seul souci d’alimenter le débat public. Mais qu’en réalité, il devrait s’inquiéter du discours de ces médias. Faudrait-il se focaliser sur ce qu’ils lui disent ? Ce qu’ils ne lui disent pas n’est-il pas plus important dans une certaine mesure ? Où est la frontière entre l’information et la manipulation ? La théorie de l’opinion publique, quand elle est bâtie sur les statistiques et les sondages est du cotée de la manipulation.

Vous avez travaillé sur des problématiques telles que la participation citoyenne, la gouvernance et l’éducation aux médias. Comment ces domaines sont-ils liés à votre analyse de l’opinion publique ?

L’opinion publique refléterait l’expression des convictions partagées par les citoyens sur un sujet ou une situation donnée. Ainsi, elle devrait être un élément important pour la prise en compte par les gouvernants de l’intérêt général. A ce titre, elle serait aussi un élément déterminant de la participation des citoyens au débat public, et un facteur pour imposer la bonne gouvernance. Mais, quand la plupart des grands groupes médiatiques sont de connivence avec les hommes politiques, les conditions sont-elles réunies pour que le citoyen participe ? Les médias et les gouvernants y trouvent-ils un quelconque intérêt ? Comment les médias pourraient-ils promouvoir le contrôle citoyen de l’action publique, si la plupart d’entre eux, ne survivent que grâce à des fonds occultes reçus du pouvoir ? Aussi, dans mon livre, paru récemment, j’interpelle le citoyen pour qu’il comprenne les enjeux du concept d’opinion publique, telle que manipulée par les médias et les hommes politiques. Une approche qui freine son implication effective en lui donnant l’impression que sa voix est prise en compte.

Il faudrait analyser les conditions de production de l’information pour comprendre à quel point le citoyen est marginalisé dans ce processus. Mais au-delà des interrogations, j’invite à un journalisme citoyen ou civique, qui prône une démarche critique et alternative ? L’affirmation selon laquelle l’opinion publique, notamment sondagière est un mensonge médiatique et politique, découle de questions qui devraient nous interpeller. 

Ne perdons pas de vue que l’information n’est pas neutre. Pourquoi parler de tel fait plutôt que de tel autre ? Quand donner l’information et qui la donne ? D’où provient cette information ? Qui sert-elle ? Autant de questions que l’on pourrait se poser légitimement.

Dans ces conditions, faire de la place au citoyen ne va pas de soi, d’autant plus qu’il est un profane qui ne maîtrise pas les arcanes du métier. D’où l’intérêt d’éduquer les populations à l’usage des médias.

En fin de compte, quelles sont les solutions ou les recommandations que vous proposez pour remédier à la manipulation de l’opinion publique que vous dénoncez dans votre livre ?

Il s’agit de mener une réflexion Individuelle et collective débouchant sur des actions spécifiques concernant les relations entre les citoyens et les médias. En naviguant sur les différents médias d’information au quotidien, il est difficile de prendre du recul et d’adopter une nouvelle attitude envers nos habitudes de consommation de ces médias et de leurs contenus. Pour s’affranchir de cette manipulation, il faudrait un recul critique. Je partage quelques réflexions menées avec des journalistes québécois.

Nous devrions observer nos propres habitudes de consommation et de réception des informations permettra d’interroger nos propres besoins d’information, de prendre conscience et d’identifier les sources d’information que nous avons l’habitude de fréquenter.

Il s’agira d’interroger ou de valider la pertinence et la qualité des informations que nous recevons en développant des exigences de qualité à l’égard des entreprises de presse et des journalistes. Il est important de chercher éventuellement les moyens de diversifier ces médias d’information en découvrant de nouvelles sources pour enrichir le contenu des informations et entendre des points de vue complémentaires.

Il serait judicieux d’une part d’être au côté des médias si leurs combats servent le public, mais aussi de faire face à ces mêmes médias si leurs pratiques vont à l’encontre des intérêts des citoyens. Et d’autre part, développer soi-même un regard personnel et critique sur les productions médiatiques que nous consommons et de se tenir informé sur les grands débats que suscite le développement des médias. Par ailleurs, nous devons faire des médias un sujet de discussion et de débat régulier, ne pas hésiter à intervenir dans les débats publics sur la presse et ses enjeux.

Quel message souhaitez-vous transmettre à vos lecteurs et aux citoyens en général concernant leur rôle dans la formation de l’opinion publique et la préservation de la démocratie ?

L’information n’est pas seulement un droit, c’est aussi et surtout un devoir. La plupart des citoyens ne sont pas conscients des responsabilités des médias envers eux. Ils ne semblent pas conscients que les professionnels des médias doivent respecter des lois (Code de la presse) et des contraintes déontologiques, entre autres. Ils ne sont pas au courant que l’État doit garantir la liberté de presse pour les journalistes et le droit à une information de qualité pour les citoyens.

Il serait nécessaire que le citoyen prenne conscience de sa responsabilité, qui commence par la capacité de projeter un point de vue, une lecture critique des informations, ainsi qu’une attitude et un comportement critiques.

Un citoyen qui ne s’informe pas ne peut pas participer activement à la gestion des affaires de sa collectivité. Il n’a pas suffisamment d’informations sur les enjeux qui le concernent et ne serait donc pas en mesure de jouer son rôle critique, de dicter ses attentes aux médias. 

Pour terminer, si Vous aviez l’opportunité de déguster un café avec un-e communicant-e africain-e, sur qui se porterait votre choix et pourquoi ?

Après beaucoup d’hésitation, je dégusterai volontiers ce café avec madame Annie Mutamba, même si je ne l’ai jamais rencontrée. Un bon prétexte pour partager son expérience très variée.  J’ai lu récemment avec beaucoup d’intérêt ses positions sur l’intelligence économique et l’unité africaine. J’apprécie surtout ses initiatives. Notamment l’Africa Communications Week, un mouvement mondial qui milite pour que les professionnels de la communication axés sur l’Afrique se connectent, s’engagent pour avoir un impact sur la transformation économique de l’Afrique grâce à la communication stratégique.

Propos recueillis par Cyrille Djami.