Jennifer Nupsia De Mayombo - Directrice Sameau
Jennifer Nupsia De MAYOMBO est la dirigeante de GAB’Kulture Event, une agence de communication événementielle établie à Libreville. Nous l’avons rencontrée en prélude à la troisième édition du salon des métiers de l’audiovisuel et du numérique (SAMEAU), qui se tiendra du 6 au 8 juillet prochain dans la capitale gabonaise. Dans cette entrevue exclusive, Jennifer nous offre un aperçu des coulisses de l’organisation de cet événement qui rassemble depuis 2020 des professionnels des métiers de l’audiovisuel de son pays. Café Express.

Naole Média : La dernière édition du SAMEAU a été un grand succès. Parlons des retombées de cet événement et des principales réalisations pour l’industrie de l’audiovisuel et du numérique au Gabon ?

Jennifer Nupsia De MAYOMBO : Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour votre intérêt envers notre projet, dont l’objectif est d’accompagner les acteurs de l’audiovisuel et du numérique grâce à une formation complémentaire. Après deux éditions couronnées de succès, nous avons constaté plusieurs retombées importantes. Tout d’abord, nous avons observé une forte participation, ce qui témoigne de l’adhésion de nos collègues de Libreville et des autres régions du Gabon à un projet dont la pertinence n’est plus à démontrer. Une autre retombée significative est la confiance accordée par les institutions publiques gabonaises, en particulier le gouvernement et les ministères chargés des questions numériques et de la communication. Cela nous encourage à continuer à promouvoir la professionnalisation des acteurs de l’audiovisuel et du numérique. Les différentes activités que nous avons organisées ont permis aux participants non seulement de s’évaluer et de bénéficier de l’expérience des professionnels chevronnés, mais aussi de créer des contacts qui leur seront utiles pour construire et développer leur carrière.

Nous sommes convaincus que les retombées seront encore plus nombreuses pour nos participants cette année, étant donné le déroulement des ateliers. Enfin, notre initiative a offert aux acteurs de l’audiovisuel et du numérique l’occasion de se rencontrer en dehors du cadre professionnel, leur permettant ainsi de nouer des relations qui pourraient les aider à améliorer leur approche de leur profession respective.

Cette année, le SAMEAU se déroulera sur une durée plus courte, seulement trois jours. Quelles sont les raisons de ce changement et comment cela affectera-t-il le déroulement de l’événement ? Quelles opportunités ce nouveau format offre-t-il ?

Après les deux premières éditions, nous avons effectué une analyse critique afin de mieux envisager la suite et assurer la pérennité de cette activité essentielle pour Gab’kulture Event. Nous avons conclu que pour être plus efficaces, il était nécessaire de resserrer le calendrier et de réduire le nombre d’activités. Comme vous le savez, une telle manifestation peut être épuisante pour les équipes d’organisation et peut compromettre nos objectifs initiaux.

Par ailleurs, ce resserrement nous oblige à nous concentrer sur l’essentiel, en mettant l’accent sur les exercices pratiques et le partage d’expérience. Ce sont les deux principaux axes de nos différents ateliers, et cette année, nous mettrons l’accent sur des panels axés sur la culture et l’actualité. Par exemple, nous aurons des panels portant sur la création et le développement des médias en période électorale, l’usage contemporain des totems au Gabon, l’écriture de textes de rap, ainsi que la création et le développement des médias numériques au Gabon.

Le thème de cette troisième édition du SAMEAU met l’accent sur la déontologie et l’éthique des médias numériques en période électorale au Gabon. Comment comprendre ce choix du comité d’organisation ?

En effet, le thème de cette année est « Déontologie et Éthique des Médias Numériques en Période Électorale au Gabon », et il est justifié par l’actualité, notamment les prochaines élections présidentielles de 2023. Comme vous le savez, les élections sont souvent l’occasion de transgressions de la déontologie professionnelle dans les médias, pour diverses raisons.

Avec ce thème, nous souhaitons attirer l’attention de nos confrères et consœurs sur la nécessité de respecter les principes déontologiques et de prendre conscience que le non-respect de ces principes peut sérieusement compromettre la paix civile, si chère au développement de notre pays. C’est également l’occasion pour eux de mettre à jour leurs connaissances en matière d’éthique et de déontologie, en échangeant avec des professionnels expérimentés. Notamment avec la Haute Autorité de la Communication (HAC) ou l’Organisation Internationale de la Francophonie, qui nous accompagnent dans le cadre de cet événement.

Le SAMEAU a toujours été un lieu de rencontres et d’échanges pour les professionnels de l’audiovisuel et du numérique. Comment avez-vous adapté les possibilités de réseautage et de partenariats pour cette édition plus courte ? Quelles initiatives seront mises en place pour encourager les collaborations entre les participants ?

Nous continuerons d’utiliser les mêmes canaux pour favoriser les rencontres et les collaborations entre les participants. Nous espérons que davantage de projets naîtront à l’issue de chaque atelier. Certains de nos partenaires sont prêts à subventionner des projets de groupe à l’issue du SAMEAU, comme Canal+. De plus, nous prévoyons d’inviter des entreprises à l’événement afin qu’elles puissent bénéficier des offres proposées par nos partenaires et exposants. Ce qui est fantastique, c’est qu’après le SAMEAU, de nombreux formateurs continuent d’encadrer des passionnés et parfois vont jusqu’à les recruter. Cela nous réjouit, et il est important de souligner que lorsque des appels d’offres sont lancés, nous donnons la priorité à nos jeunes.

En tant que présidente du comité d’organisation, quels objectifs souhaitez-vous atteindre et quelles expériences voudriez-vous offrir aux visiteurs et aux participants ?

Pour cette troisième édition, et après le succès des précédentes, nous avons de grandes attentes. Tout d’abord, nous espérons une participation plus nombreuse des professionnels. Nous souhaitons également que les anciens participants reviennent et s’inscrivent à de nouveaux ateliers afin d’élargir leurs compétences professionnelles. De plus, nous comptons sur la participation continue de nos institutions pour mener à bien ces activités, car nous sommes confrontés à des défis logistiques et financiers importants, ainsi qu’à des besoins en communication. Nous lançons un appel aux annonceurs, parce que notre déploiement sera compliqué sans leur soutien. Au cours des deux éditions précédentes, nos équipes ont montré ce qu’elles étaient capables de réaliser avec peu de moyens. Enfin, nous espérons que les apprentissages proposés lors de nos ateliers porteront leurs fruits. Notre objectif, comme je le répète souvent, est de contribuer à une professionnalisation accrue des métiers de l’audiovisuel et du numérique.

Le SAMEAU 2023 se tiendra à Libreville, la capitale du Gabon. Quelles sont les particularités de cette ville en termes d’audiovisuel et de numérique ? Comment cette localisation contribue-t-elle à l’essor de l’industrie et à l’attrait des participants pour cet événement ?

Comme partout ailleurs, la fracture numérique s’est réduite à Libreville, et la miniaturisation des équipements a contribué à une explosion médiatique avec la création de nouvelles chaînes. Cependant, il est important de noter que le personnel recruté ne dispose pas toujours des connaissances techniques nécessaires pour relever les nombreux défis de la pratique journalistique et de la production de programmes. De plus, la formation en audiovisuel n’est pas largement répandue dans notre pays. C’est pourquoi une plateforme telle que le SAMEAU peut être une opportunité précieuse pour combler certaines lacunes dans nos médias.

En participant à nos ateliers, certains pourront se perfectionner tandis que d’autres pourront prendre la mesure des défis de la formation qui les attendent. C’est également une occasion pour les participants de dialoguer avec des professionnels chevronnés et de surmonter les obstacles qui peuvent se présenter dans notre domaine. Nous mettons à disposition un panel de formateurs, d’ateliers de qualité, ayant une expérience incontestable dans les différents domaines des médias audiovisuels et du numérique.

La rédaction.