« Dans le domaine de la communication, le gouvernement va s’atteler à […] la relance du projet de démarrage de la TNT dans le cadre d’une gestion intégrée. Il sera également question de redimensionner ce projet et, surtout, de rechercher les financements nécessaires à sa mise en œuvre ».  Ce sont les propos du Premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute, le 19 novembre dernier, à l’occasion de la présentation du programme économique, financier, social et culturel du gouvernement pour l’exercice 2023 à l’Assemblée nationale.

Cette intervention du Premier ministre annonce donc la reprise de ce projet lancé en octobre 2014 à Yaoundé par l’ex-ministre de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary. Ce projet dont l’objectif est de permettre à la télévision publique de passer de l’analogie au numérique a été confiée à la société chinoise StarTimes Ltd avec un montant total de 110 milliards de FCFA pour la réhabilitation technique de la Cameroon Radio and Television (CRTV). Un échantillon de 1000 ménages avait même été choisi pour entamer les tests. « Au terme de cette phase technique, des décodeurs seront mis en vente à un prix suffisamment accessible [15 000 FCFA] aux populations » avait déclaré Issa Tchiroma.

Le 18 octobre 2017, trois ans après le lancement, Issa Tchiroma Bakary avait créé un comité ad hoc chargé de la densification et de la diversification du bouquet numérique dans une perspective attractive et marchande. Le comité ad hoc devait par ailleurs rechercher les formules les mieux appropriées pour un accès équitable du public au bouquet. Il était également question pour le comité de négocier des partenariats divers pour l’acquisition des terminaux numérique et d’élaborer une plateforme d’actions destinée à l’exploitation du bouquet numérique de la CRTV.

Dans son rapport de 2019, la Commission technique de réhabilitation (CTR) a dénombré les nombreuses difficultés liées au basculement de l’analogique vers le numérique et a proposé des solutions qui jusqu’alors ne sont pas mises en œuvre.

Selon le rapport 2022 GMSA le ralentissement de la migration est dû à des contraintes financières et à des difficultés à négocier avec StarTimes. Le même rapport précise toutefois que, le Cameroun a réussi à réaffecter des parties des fréquences du projet de TNT aux principaux opérateurs de téléphonie mobile que sont MTN, Orange en 2015 et Camtel en 2019. Chaque opérateur a reçu 30 MHz de spectre. Le reste du spectre a été placé en réserve pour une utilisation future.

Par Bede Lawson.