Faith Senam Ocloo est une spécialiste des relations publics, précisément dans les industries de la mode. Basée à Accra, elle est également rédactrice de mode et fondatrice de l’agence e’april Public Relations. Elle possède une solide expérience professionnelle de dix ans dans les secteurs des relations publics et de la communication stratégique, de la gestion de projets et d’événements, des relations avec la clientèle, du marketing de marque et des médias sociaux.

Faith est par ailleurs la fondatrice de Women in PR Ghana, une organisation à but non lucratif qui offre des possibilités d’avancement professionnel, de mentorat, de mise en réseau et de leadership pour les jeunes femmes étudiant et pratiquant les relations publics. Nous l’avons rencontrée dans ses bureaux d’Accra, à l’occasion de la célébration des 10 ans de son agence.

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Cette année, votre agence de relations publics fête ses 10 ans. Quel bilan tirez-vous de ce parcours et comment avez-vous commencé cette aventure entrepreneuriale ?

Je dirais que le parcours a été remarquable. Il y a dix ans, j’étais tout juste diplômée de l’école supérieure de communication de l’Université africaine. À l’époque, je n’étais pas sûre de vouloir me qualifier d’entrepreneur, mais j’étais certaine de vouloir faire la différence dans le secteur des relations publics, c’est-à-dire de ne pas être une professionnelle des relations publics polyvalente, mais spécialisée dans un domaine particulier. J’ai choisi le secteur de la mode, de la beauté et de l’art de vivre parce que j’ai remarqué que personne ne proposait de service spécialisé pour les marques et les entrepreneurs au Ghana. Avec mes offres personnalisées, ma société E’April PR a joué un rôle majeur dans l’amplification des travaux de marques notables grâce à une stratégie et une mise en œuvre efficaces des RP.

Lorsque j’ai commencé, peu de gens savaient ce qu’étaient les relations publics dans le secteur de la mode, mais j’ai continué à repousser les limites, à offrir des services gratuits pour démontrer l’importance des RP et à organiser des séances individuelles avec des clients potentiels pour leur parler des RP.

Quels sont les facteurs clés de cette longévité dans le secteur des relations publics au Ghana ?

Je crois que c’est ma détermination à avoir un impact, à offrir et à montrer la valeur de ce que les relations publics font pour les marques et les organisations. Lorsque j’ai commencé, peu de gens savaient ce qu’étaient les RP dans le secteur de la mode, mais j’ai continué à repousser les limites, à offrir des services gratuits pour démontrer l’importance des RP et à organiser des séances individuelles avec des clients potentiels pour leur parler des RP.

Quels sont les principaux projets qui vous ont le plus marqué au cours de ces dix années de conseil en RP ?

Il y en a eu un certain nombre, mais le plus important est que je suis toujours fière de voir mes clients obtenir des résultats pour les campagnes et les projets que nous avons réalisés pour eux. Par exemple, grâce à nos efforts de relations publics, nous avons aidé notre client à établir une forte présence de sa marque en ligne et hors ligne. Cela a permis d’obtenir des placements dans les médias (sur les principales plateformes médiatiques du pays). Par ricochet, l’entreprise a reçu plusieurs distinctions, notamment celle du « Designer émergent de l’année » et cinq nominations dans le secteur. Cela a permis de faciliter la pénétration de la marque sur de nouveaux marchés comme le Nigeria, l’Ouganda et le Bahreïn. De plus, le fait de voir nos clients figurer dans les principaux médias génère toujours un grand impact sur nous.

À quoi ressemble une journée à l’agence de relations publics E’April ?

Une journée à l’agence E’April Public Relations consiste à travailler sur des documents stratégiques et des budgets pour les clients, à solliciter les médias pour des couvertures, des articles et des interviews. Mais aussi, à développer une stratégie et du contenu pour les médias sociaux, à établir et entretenir le contact avec des influenceurs, à planifier et coordonner des événements, à entretenir des relations avec les clients, etc.

Selon vous, les professionnels de la mode et les marques dans votre pays comprennent-ils encore l’importance d’être accompagnés par une agence de RP dans leur communication ?

Certains propriétaires d’entreprises de mode savent ce que sont les RP en général, mais doivent encore apprécier leur importance dans leur communication. D’autres pensent qu’il s’agit surtout de médias et de médias sociaux. Mais en tant qu’entreprise, nous multiplions des efforts pour les aider à comprendre et à apprécier ce que sont les RP et comment ils peuvent commencer par les bases, puis engager une agence ou un expert lorsqu’ils sont tout à fait prêts. Nous le faisons par le biais de notre « Fashion & Beauty PR-eneur Masterclass », où nous proposons des formations et enseignons les bases pour qu’ils en aient une vue d’ensemble et sachent quand il est temps d’engager un expert.

Vous avez fondé et dirigez depuis 2017 Women in PR Ghana, une association de premier plan qui rassemble et promeut les femmes professionnelles des RP au Ghana. Comment conciliez-vous les nombreuses activités de votre agence avec celles de cette organisation ?

Oui, Women in PR Ghana est un projet passionnant, qui a été couronné de succès parce que beaucoup d’autres femmes soutiennent cette vision et ont consacré leur temps et leurs ressources à sa réalisation sur chaque projet. Grâce au soutien de nos membres consultatifs, de nos stagiaires et de nos bénévoles, je suis en mesure d’équilibrer tout cela avec mon travail. Qu’il s’agisse de notre événement phare, le Sommet Women in PR Ghana, ou de tous nos événements trimestriels, je délègue et travaille avec des personnes qui sont prêtes à contribuer à la réussite de l’événement. 

Je pense que la pratique des relations publics au Ghana s’est considérablement développée. Les professionnels sont davantage reconnus et appréciés qu’auparavant.

Quel est votre avis sur l’évolution de la pratique des relations publics au Ghana aujourd’hui ?

Je pense que la pratique des relations publics au Ghana s’est considérablement développée. Les professionnels sont davantage reconnus et appréciés qu’auparavant. J’ai également vu beaucoup plus de professionnels à des postes de direction et de décision, ce qui est excellent pour la profession, car beaucoup d’étudiants en communication cherchent à pratiquer les RP après leurs études.

Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui veulent se lancer dans les relations publics ?

Je l’ai dit à des jeunes diplômés que je recevais en entretien pour un rôle de service national et je le répète ici. Pendant qu’ils sont à l’école, je leur conseillerais de saisir les occasions de faire du bénévolat pour des organisations, de créer un blog pour affiner leurs compétences rédactionnelles et avoir quelque chose à montrer pour ce qu’ils apportent à une organisation, d’utiliser les médias sociaux pour participer à des conversations sur les RP et la communication, de créer un réseau de professionnels en ligne et d’assister à des sommets, ce qui peut leur donner un avantage concurrentiel sur leurs collègues qui se lancent dans le même domaine qu’eux.

Si vous aviez l’occasion de prendre un café avec un.e professionnel.le africain.e des RP, qui choisiriez-vous et pourquoi ?

J’aimerais rencontrer Diana Opoti. Elle est basée à Nairobi, au Kenya, et possède un cabinet de conseil en relations publics appelé Diana Opoti PR. Elle est l’une des figures féminines des relations publics et je pense que nous partageons les mêmes intérêts en ce qui concerne la mode en Afrique. Sa campagne « 100 jours de mode africaine » a attiré l’attention du monde entier et depuis, elle est devenue une force incontournable dans le secteur de la mode sur le continent.

Faites un vœu pour les dix prochaines années.

Mon souhait pour les 10 prochaines années est que mon impact dépasse les frontières de ce continent. Pour rester pertinente et avoir un impact.

Propos recueillis par Cyrille Djami, à Accra.