Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a pris la parole cette semaine à l’Assemblée populaire nationale (APN) d’Alger pour présenter le nouveau projet de loi sur la presse écrite et électronique en Algérie. Ce texte, conforme aux directives du président Abdelmadjid Tebboune, vise à instaurer un cadre juridique solide, favorisant la liberté de la presse tout en garantissant l’accès à une information crédible pour les citoyens.

Le ministre Laagab a souligné que ce projet de loi répond à une volonté politique de combler les lacunes existantes dans la législation médiatique antérieure. L’objectif principal est de définir clairement les termes, les instances et les individus autorisés à exercer dans le domaine de la presse écrite et électronique, tout en établissant des conditions adéquates.

Parmi les points saillants de ce projet, on note l’introduction d’un système de déclaration simplifié, visant à éliminer les obstacles bureaucratiques. De plus, la presse électronique devra obligatoirement se conformer à une domiciliation algérienne (.dz), renforçant ainsi l’ancrage local de ces médias.

Le ministre a insisté sur le fait que ce projet de loi s’inscrit dans une perspective démocratique et pluraliste, prenant en compte les évolutions technologiques mondiales. Il s’appuie sur le principe fondamental du droit à l’information, tout en respectant les valeurs constitutionnelles, notamment en évitant la propagation de discours haineux.

Par ailleurs, le projet impose des exigences strictes pour l’importation de périodiques étrangers, nécessitant l’obtention d’une licence délivrée par le ministère de la Communication. Il prévoit également la création d’une autorité de régulation dédiée à la presse écrite et électronique, avec des missions détaillées dans un texte exécutif.

À la fin de sa présentation, Mohamed Laagab s’est montré ouvert aux suggestions des députés, exprimant sa volonté de modifier le projet pour aboutir à une loi globale et solide, au service du secteur médiatique.

Réactions des députés : Appels à l’amélioration des conditions socio-professionnelles des journalistes

Les députés de l’APN ont globalement salué les dispositions du projet de loi, mettant en avant l’importance des médias dans la lutte contre la désinformation et la nécessité de refléter fidèlement l’image du pays.

Certains députés ont souligné la nécessité d’accélérer l’adoption d’une loi sur la publicité pour compléter le cadre législatif du secteur. D’autres ont insisté sur l’importance de garantir un environnement socio-professionnel adéquat pour assurer le professionnalisme dans le domaine médiatique.

Des propositions concrètes ont été avancées, telles que la fixation du coût de la publicité accordée à chaque média pour garantir l’équité et le professionnalisme. Certains députés ont également plaidé en faveur d’un salaire minimum garanti pour les journalistes et de l’interdiction du recrutement de journalistes sans salaire.

La Commission de la Culture, de la Communication et du Tourisme de l’APN a approuvé un rapport préliminaire sur le projet de loi, proposant des modifications, notamment la réduction de la durée d’expérience requise du Directeur de publication de 15 à 10 ans. Cette mesure vise à ouvrir la voie à la jeunesse et à promouvoir la compétence et le rendement plutôt que l’ancienneté.

En conclusion, cette présentation du projet de loi marque un tournant significatif pour la presse en Algérie, suscitant des débats constructifs au sein de l’APN. Les députés, conscients des enjeux, appellent à des ajustements pour garantir l’épanouissement du secteur médiatique tout en renforçant les droits et les conditions socio-professionnelles des journalistes.

Note : Le débat sur le projet de loi se poursuivra dans les prochaines semaines à l’APN, avec l’objectif de parvenir à un consensus et d’adopter une loi qui réponde aux aspirations du secteur médiatique en Algérie.