Mélina Makissi, un nom qui résonne au cœur des foyers ivoiriens, incarne le visage rayonnant de l’information à la Nouvelle Chaîne Ivoirienne (NCI). Journaliste de formation, cette figure incontournable des médias en Côte d’Ivoire a parcouru un chemin exceptionnel avant de poser ses valises à Abidjan. Avec des étapes marquantes chez des géants tels que « France 2 » et « Africa 24 » à Paris, Mélina a forgé sa réputation grâce à son talent indéniable et son professionnalisme hors pair. Nous vous amenons à Abidjan pour vous plonger dans l’univers fascinant de cette présentatrice TV de renom, animatrice des émissions phares « NCI Reportages » et « NCI News 19h50 ».
La saison dernière de NCI Reportages a connu un grand succès en Côte d’Ivoire. Pouvez-vous nous parler des moments forts de la saison précédente et des sujets qui ont particulièrement marqué les téléspectateurs ?

La saison précédente a effectivement été très appréciée des téléspectateurs, ce qui nous a comblés de joie. Ce succès repose sur plusieurs facteurs déterminants : le dévouement de nos équipes de reporter, l’arrivée de Pierre Akpro à la présentation, les investissements de la direction ayant abouti à un tout nouveau plateau, l’introduction d’invités qui enrichissent l’émission et la sélection avisée des sujets. Mon moment fort a été mon reportage sur le témoignage rare de victimes de viol en Côte d’Ivoire, un sujet important et bouleversant qui nous a profondément émus. Les téléspectateurs ont particulièrement apprécié les sujets de proximité, reflétant leur quotidien, ainsi que les reportages tournés à l’intérieur du pays, couvrant la culture, la découverte et les réalités locales.

La collaboration avec Pierre Akpro a été un atout de NCI Reportages. Comment décririez-vous votre duo à l’antenne et en quoi cela a-t-il contribué à l’émission ?

Oui ! La collaboration avec Pierre Akpro a été un atout majeur pour NCI Reportages. Son arrivée à la présentation a ajouté du dynamisme à l’émission. Notre duo à l’antenne peut être décrit comme une synergie parfaite. Nous partageons une vision commune du journalisme axé sur la passion, la rigueur, la curiosité, le culot et l’écoute. Depuis le début de l’aventure, nous travaillons en étroite consultation pour offrir aux téléspectateurs un magazine de société de haute qualité. Notre duo incarne deux jeunes passionnés déterminés à proposer le meilleur du journalisme aux  Ivoirien.nes.

La collaboration avec Pierre Akpro a été un atout majeur pour NCI Reportages. Son arrivée à la présentation a ajouté du dynamisme à l’émission.

Quels sont les principaux thèmes ou sujets que vous prévoyez d’aborder dans cette quatrième saison de NCI Reportages ? Y a-t-il des sujets qui seront particulièrement pertinents ou d’actualité en Côte d’Ivoire ?

Pour cette quatrième saison, attachez vos ceintures et préparez-vous à voyager à travers la Côte d’Ivoire, du nord au sud, de l’est à l’ouest. Nous envisageons d’intégrer davantage de reportages liés à l’actualité et de poursuivre nos enquêtes ainsi que les sujets de proximité et d’utilité publique. Notre objectif cette saison est également de susciter des réflexions et de créer le débat en abordant des problématiques qui touchent les ivoirien.nes.

En tant que présentatrice de NCI News, comment gérez-vous l’équilibre entre le traitement des informations quotidiennes et la préparation des reportages pour NCI Reportages ? Quelle est votre approche pour maintenir la qualité des deux émissions ?

La gestion de cet équilibre n’est pas une tâche aisée, mais cela demande de l’organisation. Après quatre ans d’expérience à la NCI, je m’adapte aux défis qui se présentent. Certaines périodes sont plus exigeantes que d’autres, en particulier lorsque je me rends sur le terrain. Les nuits courtes sont parfois mon lot, mais avec un bon correcteur de cernes et une dose de caféine, on arrive à tout gérer. Ces périodes sont avant tout passionnantes, au-delà de la fatigue qu’elles engendrent.

Pouvez-vous nous parler des défis auxquels vous êtes confrontée en tant que journaliste et présentatrice en Côte d’Ivoire, en particulier dans le contexte actuel ? Et comment votre émission contribue-t-elle à aborder ces défis ?

La Côte d’Ivoire est relativement ouverte en ce qui concerne la participation des femmes dans les médias. Toutefois, au début de mon expérience en Côte d’Ivoire, je trouvais que l’attention se focalisait principalement sur mon apparence, tandis que mes collègues masculins étaient salués pour leur éloquence. Même si la situation s’est améliorée et que les commentaires sont désormais plus variés, il reste encore du chemin à parcourir pour favoriser l’équité des sexes dans les médias, notamment dans les débats d’intérêt général. Aussi, nous continuerons cette saison à mettre en avant les femmes inspirantes et à aborder également les défis auxquels certaines sont confrontées, afin de sensibiliser notre public à ces problématiques.

Vous êtes régulièrement invitée à prendre la parole durant des événements d’envergure internationale, comme maîtresse de cérémonie, modératrice ou encore panéliste. Comment préparez-vous vos prises de paroles en public ?

C’est un exercice différent mais tout aussi passionnant. Je tiens à remercier ceux qui me font confiance en me confiant la responsabilité de leurs événements. La clé, c’est avant tout une bonne préparation, comprendre de quoi en parle et à qui on s’adresse, ajuster son ton en fonction du caractère de l’événement, que ce soit en adoptant une approche chaleureuse, pétillante ou plus sérieuse voire institutionnelle.

Ce que j’apprécie par-dessus tout et qui distingue des plateaux télé, c’est le contact direct avec les gens, la proximité, les échanges de regard, de sourires, les interactions.

J’ai d’ailleurs un événement à venir, le CIGC AFRICA 2023, le 10 novembre, auquel je vous invite à assister. Il porte sur l’importance de la communication dans la construction de la confiance entre la jeunesse et les gouvernements en Afrique. Ce sera l’occasion d’explorer les défis et les opportunités de cette question cruciale avec des experts renommés.

Indéniablement, des défis subsistent pour une presse libre en Côte d’Ivoire mais avec l’émergence de nouveaux médias, l’engagement de jeunes journalistes et la participation du public, je reste optimiste.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de l’environnement des médias, ainsi que le traitement de l’information en Côte d’Ivoire aujourd’hui ?

Mon regard est positif et encourageant, particulièrement avec l’arrivée récente de nouvelles chaînes. Pendant près de six décennies, la télévision publique ivoirienne a dominé le secteur. Ainsi, l’émergence de nouvelles options offre une bouffée d’air frais et un éventail de choix aux Ivoirien.nes pour s’informer et se divertir. Certes, persiste aujourd’hui une méfiance envers les médias, parfois justifiée. Toutefois, je tiens à saluer la NCI, sa direction et ses journalistes, qui s’efforcent de donner la parole à toutes les parties pour garantir un traitement impartial de l’information. C’était d’ailleurs l’une de mes craintes lors de mon retour en Côte d’Ivoire qui s’est rapidement dissipée.

Indéniablement, des défis subsistent pour une presse libre en Côte d’Ivoire mais avec l’émergence de nouveaux médias, l’engagement de jeunes journalistes et la participation du public, je reste optimiste. L’avenir du secteur des médias s’annonce prometteur, cependant, il est impératif de rester vigilant face aux Fake News, d’autant plus que les intelligences artificielles peuvent aujourd’hui induire en erreur. Sensibiliser les populations à ces nouveaux défis, les rendre plus averties et encourager le développement d’un esprit critique face aux informations circulant sur internet sont des initiatives essentielles pour le futur.

Si vous aviez l’opportunité de déguster un café avec un.e journaliste africain.e sur qui se porterait votre choix et pourquoi ?

Sans hésiter, j’aimerai partager un café avec Denise Epote. C’est une véritable source d’inspiration, tant par sa riche expérience dans le domaine du journalisme que par sa capacité d’écoute dans les interviews, son ton, la précision et la pertinence de ses questions. Nous aurions échangé sur nos parcours, j’aurais sollicité ses précieux conseils et exploré sa vision de l’avenir de l’Afrique et le rôle essentiel que les femmes pourraient y jouer.

Propos recueillis par Cyrille Djami.